La Commission européenne souhaite en finir avec l’économie linéaire du extraire, transformer, user et jeter à l’impact néfaste sur notre planète. Pour s’orienter vers une industrie textile durable, la Commision a publié des propositions visant à une économie plus circulaire.

Une dynamique à inverser 

Depuis les années 2000 la production mondiale de textiles a doublé. Rien qu’au niveau européen l’industrie textile compte plus de 160 000 entreprises et emploi pas moins de 1,5 million de personnes. Un secteur qui compte sur le plan économique et qui génère de l’activité en Europe mais qui occasionne également des dégâts sur le plan environnemental.

En effet, la consommation de textiles correspond après l’alimentation, le logement et les transports à la quatrième source d’impact sur l’environnement au sein de l’UE. Le textile est aussi le troisième secteur en termes de consommation d’eau et le cinquième en consommation de matières premières. Il s’agit également d’une industrie qui est à l’origine d’un gaspillage croissant de la part de ses consommateurs.

Chaque année on constate que les Européens jettent en moyenne 11 kilogrammes de matières textiles. Un bien triste bilan poussé par l’émergence de la fast fashion que la Commission Européenne souhaite faire évoluer.

2030 : Des produits réparables et recyclables pour une industrie textile durable

Pour pallier ses chiffres alarmants la Commission Européenne a proposé une série de mesures afin de se diriger vers une industrie textile plus durable. Des propositions visant à renforcer aussi bien l’écoconception que le développement de l’économie circulaire. Les textiles mis sur le marché européen devront être durables, réparables et recyclables. Les producteurs devront assumer la responsabilité de leurs produits tout au long de la chaîne jusqu’au stade de déchet. Il faudra que les produits soient fabriqués majoritairement en fibres recyclées, sans substances chimiques ou toxiques et dans le respect des droits sociaux. Les mesures viseront à :

  • Assurer la transparence et la traçabilité tout au long des chaînes d’approvisionnement.
  • Encourager le développement des technologies de traitement pour le recyclage des matières premières.
  • Faire appliquer le règlement REACH sur les substances chimiques.

Autant d’actions qui une fois mises en application devrait participer au renouveau du marché grâce à une offre plus responsable.

Des consommateurs informés au sein d’une industrie textile durable

Les propositions de la Commission ne s’arrêtent pas uniquement à l’offre de produits sur le marché. Au- delà des mesures pour lutter contre la mode éphémère, les déchets textiles et les stocks d’invendus on retrouve une proposition pour renforcer les droits des consommateurs et combattre l’écoblanchiment. Aussi connu sous le nom de Greenwashing, l’écoblanchiment est un procédé marketing. Il vise à donner une image trompeuse de responsabilité écologique. L’objectif sera de modifier le droit de la consommation afin de garantir dans les points de vente la présence d’informations concernant la durabilité et la réparabilité des produits et ainsi interdire toute communication trompeuse ou non justifiée. Les exigences relatives à l’information concernant les produits permettront aux consommateurs de connaître les incidences de leurs achats sur l’environnement. 

Des actions déjà mises en place ?

Les propositions de la Commission vont maintenant être soumises au Conseil et au Parlement Européen pour discussion et adoption. Ces étapes prendront plusieurs années avant d’être édictées en lois. Le plan est d’encourager les marques et les entreprises textiles à agir immédiatement pour s’adapter aux futures normes. S’ils tardent trop, ils ne seront pas en mesure de s’adapter d’ici 2030.